Sarayacu (4)

Rio Bobonaza

 

Flash back…Départ de Puyo (8h). Le guide nous montre un sommet enneigé, très loin, le Sanguay dont on dit que son cratère contient des mauvais esprits. Nous rejoignons en taxi 4×4 le petit port fluvial de Canelos, sur le Bobanaza, affluent du Pastaza, lui-même affluent du Maranon (Amazone). Deux pirogues longues de 6 mètres (troncs d’arbres creusés) nous attendent. Nous les chargeons de nos sacs et des cartons de matériel [fournitures d’école pour les enfants de Sarayacu] enveloppés dans de grandes feuilles de plastique. Marc et Sonia ont placé les médicaments, les compresses etc. dans des sacs étanches. Nous revêtons nos ponchos et nous nous asseyons au milieu de la pirogue sur des caisses en bois pour ne pas avoir le derrière qui baigne (nous l’aurons au sec les cinq premières minutes!). Les pirogues sont propulsées par des Yamaha 40 cv. Nos pilotes sont expérimentés. Nous naviguons dans le sens du courant. L’eau est limoneuse à souhait et bouillonnante. Impressionnant. Départ, roulis, et des averses chaudes. C’est parti pour environ huit heures sur le fleuve qui est gros de pluie. Cap sur Sarayacu.

Sur le rio Bobonaza, la chicha est de rigueur

Je revois les pages des livres d’exploration des années 30 notamment celui de Bertrand Flornoy (que j’ai en plusieurs exemplaires d’éditions différentes!). Haut-Amazone Trois français chez les indiens réducteurs de têtes, Plon 1939 :

Extrait
« On vérifie les caisses et les pirogues dont certaines sont rongées par la proue et font eau. Le padre qui assiste à cette agitation, nous mène dans la pièce qui lui sdert de bureau et de chambre. Il ouvre un registre plein d’enseignements dans sa rigueur. Les riverains du Bobonaza qu’ils a baptisés sont alignés l’un sous l’autree. Dans la colonne de droite, parfois une croix, une date et la cause de la mort : fièvres, pian, malaria, assassiné pae les Jivaros, assassiné par les Murato, disparu en forêt… Avec un bon sourire, le padre referme son livre et nous fait cadeau d’une liste de plantes médicinales de la région et de leur application thérapeutique. Certaines ont des noms évocateurs : Llaguar-fanga, feuille de sang, Amaron nagui, oeil de boa, contre les hémorragies, Nina caspi, bois de feu… Pour le reste, à la grâce de Dieu! »

Ce matin, 10h pas de padre pour bénir notre voyage! Le fleuve est le même. Les Jivaros ne réduisent plus les têtes… quoique!  Ca y est! Tintin retourne chez les Picaros!….

à suivre

Sarayacu, la communauté du milieu du jour

Notre pilote et son fils attentifs dans les rapidesle village du milieu du jourLe village en forêt amazonienne, provincia de Pastaza, Ecuador

Mai 2008. Après 8 heures de pirogue…à moteur sur le rio Bobonaza affluent du Pastaza qui descend des Andes équatoriennes, nous débarquons à Sarayacu, village Kichwa dans la selva amazonienne (Oriente) de l’Equateur, environ 80 kms à l’Ouest de la petite ville de Puyo elle-même située à environs 300 kms de Quito. Nous y resterons une semaine.

Nous sommes sept : Marc, Sonia la fille de Marc, Didier, René, Bernard et Luc. Pour Marc, Didier et René c’est le second séjour. Le premier eut lieu en 2005. Nous sommes accompagnés d’Ingrid, une française qui travaille avec Papangu Tours, l’organisation d’écotourisme des peuples indigènes que dirige José Gualinga.

Je connais José Gualinga depuis 10 ans. Nous avons suivi ensemble l’enseignement d’ethnopharmacologie à l’Institut d’Ecologie de Jean Marie Pelt à Metz.

Que venons nous faire ici dans ce coin perdu…?