SE SENTIR BIEN AU TRAVAIL…ET NE PAS Y MOURIR

Les masques en disent long...
Les masques en disent long...

Se sentir bien au travail… et ne pas y mourir d’ennui (mort lente) ou tout court!

Récemment, dans les séminaires de management que j’ai le plaisir d’animer soit dans le Mastère management de l’Industrie Pharmaceutique à l’ESC Dijon Bourgogne (Directeur Céline Soulas) soit  dans le programme original de Management en alternance  (Fac 6° année Pharma/entreprise) MOI²SE qui existe depuis deux ans à l’UFR Pharmacie de Dijon, programme créé et dirigé par Madame le Professeur Sylvette Huichard, nous abordons avec les participants les compétences et qualités humaines du manager. Nous discutons de l’équilibre entre l’orientation objectifs de rentabilité, gains de productivité etc…(Task oriented mind) et l’attention aux problèmes humains et à l’épanouissement de ses Collaborateurs (Human oriented mind) que doit constamment avoir en tête le Manager d’une équipe. Quand je demande, en début de séminaire, aux apprentis managers quel serait leur premier objectif dans leur vie professionnelle, j’obtiens des réponses assez diverses de type économique, apprentissage, acquisition d’expériences etc. L’une des réponses « se sentir bien dans l’entreprise » a retenu particulièrement mon attention. Nous en avons discuté avec les participants. Pour ma part, avec la certitude (?) forgée par 40 années passées dans l’entreprise, j’ai pensé de prime abord que, compte tenu de ce que les Médias nous rapportent tous les jours, cet objectif ne devait plus être à l’ordre du jour et que, exprimée telle quelle devant un recruteur ou un DRH, cette vision de l’entreprise pourrait desservir un candidat. Cependant, à la réflexion, je réalise que c’est certainement l’un des meilleurs objectifs qui soient aujourd’hui car s’il est mis en pratique, il permet la réalisation de grandes choses. Le manager hypermoderne, fort de sa capacité d’adaptation (l’image si juste de l’embrayage a été apportée par l’un des participants) et sa fluidité d’esprit, pourra, dans une entreprise « adulte »  (dans le sens de l’analyse transactionnelle) s’y réaliser. L’entreprise « adulte » est conduite par des managers qui font attention à la personne et la respectent, dans une bonne ambiance de travail….et dans l’atteinte d’objectifs réalistes fixés par l’entreprise. Le Manager digne de cette fonction sait détecter et renforcer l’énergie positive…et, si l’on emprunte à la sémantique psychanalytique, animer des pulsions de vie plutôt qu’entretrenir des pulsions de mort par le stress. Dans le combat perpétuel qu’Eros et Thanatos se livrent dans notre moi intime, trouvons la seule voie pérenne, celle de l’épanouissement.

Merci aux futurs managers de MOI²SE (6° année de pharmacie option industrie) d’avoir exprimé leur authenticité en formulant cet objectif de haute valeur « se sentir bien dans l’entreprise » car il nous fait  réfléchir.

Pour être complet, je souhaite vous signaler le documentaire « La mise à mort du travail: Destruction, aliénation, dépression  » que France 3 diffusera, le lundi 26 octobre prochain à 20 h 35. C’est un documentaire sur l’organisation actuelle du travail salarié et le management par le stress qu’elle soustend. 
Les drames humains (suicides chez France Telecom ou chez Renault ou ailleurs mais nous ne le savons pas…) et les effets délétères incommensurables économiques et humains que cette recherche du rentable à court terme induit y sont analysés avec une grande objectivité. La seconde partie du documentaire sera diffusée, sur la même chaîne, le jeudi 29 octobre.
La plaquette jointe (lien ci-après) MISE A MORT DU TRAVAIL vaut d’être lue, elle contient des données chiffrées et synthétise le propos du film de façon pertinente.
Voici donc deux émissions à voir absolument et à faire connaître auprès de vos collègues, amis et supérieurs hiérarchiques.

Avis aux futurs managers : ne soyez pas le torero qui, agitant devant ses collaborateurs la muleta rouge du stress, met à mort le taureau. Cette attitude antique, pour autant qu’elle paraisse brave, ne contribue qu’à maintenir un état d’arène sanglante. (à suivre)

Pari sur les hommes, le management par la vision partagée…

Ceci est le titre du nouvel ouvrage de Pierre Barrère (co-écrit avec Jean-Claude Montauzé) paru chez L’Harmattan, 24,50 €.

Pierre est Coach auprès des managers, des équipes et des organisations. Il est aussi superviseur de coach et co-responsable de la formation CT Vincent Lenhardt sur Montpellier, Marseille et Aix en Provence. J’ai le plaisir de participer à ses séances de supervision en groupe et c’est toujours un grand bonheur. Il sait « accueillir », se rendre disponible et nous fait élaborer et construire. C’est aussi tout l’esprit de la démarche de son livre qui n’est pas du tout un nième livre de prêchi-prêcha sur le management ou le développement personnel mais un guide de pratique avec des arrêts sur image le long d’un cas vécu.

Un livre à mettre dans toutes les têtes des dirigeants et des cadres mais aussi des coachs.

Ce livre est didactique. Pierre

Jeux de mots… esprit scanneur

Equateur
Chaman d'Equateur en transformation, Jama Coaque, collection de l'auteur

 

 

 Lisez sans problème le texte suivant :

Sleon une édtue de l’Uvinertisé de Cmabrigde, l’odrre des ltteers dnas un mto n’a pas d’ipmrotncae, la suele coshe qui cmotpe est que la pmeirère et la drenèire soenit à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlbèlme. C’est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot.

 » Exercice « créabral » cité par Michel Le Chevallier [lechevallier@anxa.com].

Cela est bien surprenant!  En tout cas, il ne faut pas essayer de le lire phonétiquement car cela ne signifie plus rien. C’est de la mémoire visuelle qui fait que le cerveau scanne le texte et replace les lettres dans l’ordre.

La limite est dans le mélange des lettres, mais point trop n’en faut !

« sonall supl nilo !  » est carrèment incompréhensible (allons plus loin !).

Essayons de man hier phone et tic

En fête, sais deux la place-ti-citez serrée bras le.

Rang plasson hein mot par un otre de m’aime consonance ou nappe roche chante, met qui ne soit que l’eau gicle que dent leçon . Maintenon es-sabayon de fer beau cou + loup phoque en intrecamanlant dais si lab en +

Cela est beaucoup plus difficile, car il faut que le cerveau passe au dessus ou à travers la signification première pour trouver le son correspondant et se représenter le mot caché derrière le son.

Le cerveau est quand même une sacrée machine car il est ainsi fait qu’il arrive à décoder et à reconstituer des phrases sans queue ni tête de prime abord.

Donner un sens à toute chose. Voilà une bonne sagesse.

Est-ce que l’esprit ne passe pas son temps à combler les lacunes, les non-dits ou à redresser les dits-de-travers du récit de l’autre.

Bien à vous

Coach…allumeur de réverbères ou souffleur de buée?

Ce début d’année commence très fort! 

Dont acte…

Je suis trés heureux d’accueillir sur mon modeste blog, in extenso, les commentaires de Robert Ebguy, l’auteur de « Je hais le développement personnel » dont je m’étais autorisé la lecture critique ainsi que les commentaires de Pierre Blanc-Sahnoun, notre éminent collègue qui sait, dans les médias, bien positionner notre profession dans sa démarche éthique. Je les remercie tous les deux de leurs commentaires et précisions. Merci de réagir!

Arrêt sur image sur le mot un peu trop valise de coaching. Le mot coaching fera encore beaucoup parler et couler d’encre. Mais il faut bien nommer une activité. A ce titre, le français est plus riche que l’anglais mais cette richesse a son revers qui est d’enfermer dans une catégorie et un positionnement. Alors l’anglais permet une appellation plus large.

Parle-t-on d’aide et la thérapie point!

Parle-t-on d’accompagnement et la béquille apparaît!

La maïeutique? terme trop pompeux et réservé aux philosophes et pourtant!

Le développement? Passe encore de bâtir mais grandir à cet âge!

Restons donc avec « coaching » contre vents et marées.

Etre adulte avec un coeur d’enfant et quelques principes appris des parents (Merci A.T.) Cela à tout âge.

Comment s’en rendre compte et se comporter? C’est souvent difficile, voire impossible, tout seul, car même les amis et encore moins la famille, aussi bien intentionnés soient-ils, n’y peuvent rien.

« Chercher un éclairage, un point d’appui, me permettre d’y voir plus clair, et de continuer à avancer avec quelqu’un qui soit en prise avec la réalité » comme me disait la dernière personne que je suis en coaching qui m’expliquait la raison de sa démarche.

Il me semble qu’il faut aller plus loin que les métaphores commodes de l’étincelle ou du miroir. Le coach serait plutôt celui qui enlève la buée sur le miroir…mais c’est sans doute parce que l’humeur est basse comme les températures.

Guy Lesoeurs

2 commentaires pour “Nous irons tous et toutes au bûcher…(des Coachs)”

  1. Robert Ebguy dit :
    Cher Monsieur,
    je me permets de rectifier deux trois choses que vous avez écrit en commentaire de mon ouvrage : “je hais le développement personnel” paru chez Eyrolles, titre provocateur je le concède.
    1) Cet ouvrage parle essentiellement de la construction de l’identité, le coaching ne représente qu’une partie sur quatre
    2) Le succès du coaching s’est établi sur la crise d’identité comme une entreprise de formatage, vous omettez de parler du chapitre sur la prétendue éthique du coaching (?).
    3) La créativité n’a aucun rapport avec ce que vous définissez comme ressort essentiel du coaching :”Ainsi les personnes ou les groupes qui souhaitent progresser et gagner leur place ” pour vous citer à mon tour…
    Il ne s’agit nullement de faire le procès du coaching, il répond à une demande, mais d’analyser un symptôme de notre société.
    Très cordialement
    Robert EBguy
  2. Pierre Blanc-Sahnoun dit :
    La contemption des coachs va avec la mode du coaching et une certaine représentation qu’en donne la TV réalité, représentation qui conduit certains d’entre nous à s’interroger sur le mot de “coach” et ses diverses connotations. Est-il toujours adapté à la descriotion de l’activité de ceux d’entre nous qui oeuvrent non pas à asservir l’individu mais à le libérer, à le rendre auteur de sa vie, à désincarcérer ses représentations du discours dominant forgé par les grandes entreprises clientes du CCA en utisant les résultats des focus groups organisés à prix d’or par le CCA.
    Il y a du pognon à se faire et des livres à vendre en cassant du coach. J’étais intervenu par téléphone dans l’émission de lynchage organisé d’Isabelle Giordano sur France Inter pour dire au psychanalyste Roland Gorri qu’il employait pour parler des coachs exactement les mêmes arguments que les curés au début du XXème siècle pour contempter les psychanalystes. J’avais publié une tribune dans “l’Express” au moment de l’émission pathétique “coachs, gourous et guérisseurs” sur Antenne 2, mais finalement, maintenant, je me suis calmé car je sais qu’il s’agit de se faire un peu de notoriété et un peu de droits d’auteurs aux dépens d’un phénomène dont un effet de mode a décollé progressivement la représentation caricaturale de sa pratique réelle.
    Faut-il baisser les bras ? Certainement pas. Mais nos clients ne sont pas dupes. Ils savent très bien qu’un ouvrage dont le titre commence par les mots “je hais…” ne peut traduire que la relation douloureuse de l’auteur avec son histoire dominante personnelle, relation qu’il a exprimée par ailleurs en choisissant une activité où il exerce exactement ce qu’il reproche à la cible “extérieure” qu’il croit s’être choisie. Haut les coeurs, collègues, plutôt que haut le coeur !

 

Nous irons tous et toutes au bûcher…(des Coachs)

Si j’en crois les écrits récents du directeur de recherches au Centre de Communication Avancée International, Robert Ebguy,  auteur de « Je hais le développement personnel »  paru chez Eyrolles, tous les coachs seraient des démons plus ou moins promis au bûcher de l’excès des vanités personnelles. Coachs de tout poil, vous êtes -et moi avec- voués aux gémonies par ce sociologue (assez malin pour avoir trouvé dans notre fonction une sorte d’objet « socio-stylique », cf Bernard Cathelat auque j’ai cru comme fer dans les années 75) qui assure son bon public bo-bo qu’il faudrait brûler les coachs même s’il y met un point d’interrogation de réserve.

Vous en avez lu sans doute, comme moi, des échos dans la revue du TGV entre Paris et Marseille. Je suis allé un peu plus loin car j’ai payé le droit de lire Epguy pour 14,90 euros attiré sans doute par un signal sub-liminal accrocheur (Hep! Guy!).  D’ailleurs j’ai acheté dans la foulée pour 9 € « Les managers de l’âme » de Valérie Brunel, psychosociologue à La Découverte et « Extension du domaine de la manipulation de l’entreprise à la vie privée » chez Grasset de Michel Marzano, philosophe, chargée de recherches au CNRS pour 18,50 € et avec ces deux derniers livres j’en ai eu vraiment pour mon argent.

Ces ouvrages (qu’il ne faut surtout pas mettre dans le même cabas) font le constat que l’on serait passé d’un modèle paternaliste à un modèle ou paradigme (c’est mieux!) individualiste « selon lequel personne ne peut mieux que l’individu lui-même déterminer sa conception du Bien, et donc ce qu’il veut ou ne veut pas faire  » (Marzano). Ce besoin s’exprimerait par une volonté d’authenticité, de volontarisme et d’autonomie. Partant de ce constat, R. Ebguy et M. Marzano dénoncent les pratiques du coaching qui « reprogramment les cerveaux » reformattent les attitudes et comportements pour complier à une conformité dictée par l’entreprise , la société, les uns et les autres, sans respect (selon eux) pour la valeur intrinsèque de l’individu.

Ainsi les personnes ou les groupes qui souhaitent progresser et gagner leur place sont présentés comme des gogos manipulés qui subissent les conseils des coachs voire en deviennent les victimes consentantes. L’objectif avoué des coachs est de coller ou de faire coller à l’idéal-type du manager, de la mère de famille exemplaire etc.

Le coaching présenté comme une effraction n’aurait que des effets délétères développant même une certaine addiction!  Aider à développer sa valeur personnelle devient une sorte de péché, un peu comme ces sorciers du Moyen Age qui pactisaient avec le diable et que l’on brûlait en place de Grève et, ici et maintenant, sur pavé germano-pratin.

En fait l’attaque est plus vicieuse: les coachs sont accusés d’asservir l’individu à et par leurs pratiques au lieu de le libérer…. Et nos auteurs de brandir la menace de la dérive sectaire pour mieux stigmatiser.

Question. Mais que vend R. Ebguy? De quel bois se chauffe-t-il?  Allons voir, sans perdre la boussole, sur le site du CCA www.lecca.com

En gros, le CCA est une société qui vend des études qualitatives spécifiques (?) en organisant des focus groupes de consommateurs afin que les messages des produits ou des services promus par les firmes atteignent leur cible, en fonction des critères socio-démographiques, d’usage et de consommation et psychosociologiques. C’est à dire que ces gens sont des spécialistes du projectif et du comportemental, pour mieux faire acheter… rassurez-moi, rien de manipulatoire au niveau de l’individu ou des groupes (je me prends la tête de gondole!).

Apôtre de la créativité et de la création, R. Ebguy énonce que l’individu doit s’inventer lui-même et qu’il n’a besoin de personne et surtout pas du regard des autres. Exister par soi-même, apprendre à être…seul au milieu des autres, sociologie oblige. Beau programme de …développement personnel.

Sans l’aide de personne… comme c’est étrange. Ainsi, cette démarche de profilage et de positionnement appliqué, depuis 30 an et sans état d’âme aux produits et aux services serait dénié aux individus sous prétexte qu’il n’est pas moral que quelqu’un aide l’autre à faire le « marketing de soi »? 

Seuls les ouvrages de Valérie Brunel, qui intervient dans les entreprises et de Michela Marzano nous semblent nourris par une recherche approfondie et documentée et faire (un peu) la part des choses. Ces ouvrages sont, certes, plus difficiles à lire et demandent beaucoup plus d’attention que celui de Robert Ebguy qui se lit assez vite, une fois que l’on en a décodé l’argument. 

Loin de me faire douter, ces essais m’ont confirmé dans ma pratique éthique du coaching : aider l’individu qui le souhaite à mieux exploiter ses ressources et à devenir ce qu’il a envie de devenir (selon ses compétences et appétences) en l’écoutant et en lui faisant prendre conscience de lui-même et des autres sans viser ou apporter un schéma normatif.

Mon ouvrage en préparation « Les managers du possible »  s’en fera l’écho, en résonance avec celui de Vincent Lenhardt, « Les responsables porteurs de sens » Insep consulting et en contrepoint à celui de Valérie Brunel « Les managers de l’âme » . A la réflexion, je crois que je vais changer le titre de mon bouquin, trop sage et pas provocateur pour un sou, et l’appeler « Je hais la catégorisation qui me conditionne »

Le coaching mérite-t-il un procés… d’intention? Les voies accompagnatrices sont pénétrables et multiples. J’estime ne pas avoir besoin d’être certifié par quelque instance aussi prestigieuse et auto-proclamée soit-elle; ce qui compte est l’expérience et la supervision (je paye pour cela des personnes fiables et hautement qualifiées). Quarante années de management, de formation et de communication en entreprise me semblent un sauf-conduit suffisant comme le sont un cursus universitaire en anthropologie et psychologie, une pratique assidue des méthodes de créativité et de prospective (Merci Edouard De Bono!), une profonde foi en l’individu et un âge mûr sur lequel on peut aussi s’adosser.