Sarayacu (2)

…Sarayacu, coin perdu? Pas perdu pour tout le monde puisque les compagnies pétrolières dans leur soif de nouveaux territoires ont voulu envahir ce qui appartient depuis des lustres à la communauté locale. Les habitants résistent et protègent leur forêt, ses richesses et leurs traditions. Faune, flore, chamanisme, le village du milieu du monde a mis en place une stratégie grâce au l’écotourisme. Sarayacu se mérite.

Mais revenons 9 ans en arrière. Lors d’un séminaire d’Ethnopharmacologie de Metz (JM Pelt et J Fleurentin), je lie amitié avec José Gualinga, équatorien kichwa, dont le père, Don Sabino, est le chamane de Sarayacu. Cette communauté organise des séjours dans le village pour mieux connaître les habitants et leurs coutumes, dans un esprit de développement durable et au bénéfice des Peuples indigènes. Il m’invite à venir. Nous donnons à notre promotion, en clin d’oeil à José, le nom d’ayahuasca, mélange de plantes utilisé rituellement par les chamanes avec notamment la liane d’Amazonie, Banisteriopsis caapi, ethnopharmaco oblige*!

Le temps passe, et si je n’oublie pas, je n’ai plus l’occasion de me rendre en Amérique latine.

Or, la Nature fait bien les choses. En 2002, grâce à un ami médecin, je prends contact avec l’Association Maria José Solidarité Handicap France Equateur qui aide les enfants IMC (Infirmes Moteurs Cérébraux) à Quito. Le Dr Yolande Lagnier et le Dr Maurice Jason organisent chaque année un voyage en Equateur pour y convoyer du matériel, des jouets, des fauteuils d’handicapés et tenir une semaine de rencontres et d’échanges entre les médecins et kinésithérapeutes équatoriens, infirmiers et leurs collègues de France qui s’y déplacent.

Le matériel est constitué par des fauteuils d’handicapés, des déambulateurs etc. que les Ambulances Jussieu (Luc de Laforcade) et Didier (Didier Paulic) réunissent au cours de l’année comme suite à des dons. C’est ainsi que je me retrouve responsable de deux caddies d’aéroport où s’entasse du matériel en mai 2003, à Orly pour embarquer avec une trentaine d’autres amis dans l’avion d’Ibéria (seule compagnie qui autorise des excédents de bagages aussi conséquents pour la bonne cause et sans frais). Direction Quito.

Place du village avant la fête

Belle opportunité pour visiter José Gualinga qui, contacté à l’avance, nous organisera un petit séjour en Oriente…

Mai 2008, nous repartons à 11 personnes (médecins, kinésithérapeutes, psychologues) avec du matériel en deux parties. L’une spécifique pour les enfants handicapés de Quito et l’autre (ballons, papeterie, pansements etc.) pour la communauté de Sarayacu où nous allons passer une semaine… (à suivre)

 

* cf ma publication : Lesoeurs G. Formation en ethnopharmacologie appliquée promotion « Ayahuasca » septembre 1999. In : Fleurentin J. (ed.), Pelt J.M. (ed.), Mazars G. (ed.), Lejosne J.C. (trad.), Cabalion Pierre (collab.). Des sources du savoir aux médicaments du futur : actes du 4e congrès européen d’ethnopharmacologie = From the sources of knowledge to the medicines of the future = proceedings of the 4th European Congress on Ethnopharmocology. Paris (FRA) ; Metz : IRD ; SFE, 2002, p. 465-466. Congrès Européen d’Ethnopharmacologie, 4., Metz (FRA), 2000/05/11-13
Vous avez aimé cet article ? Faites-le savoir...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *